Lorsque le développement commence, Shinji Mikami part sur un modèle simple, celui d'un jeu où l'action est représentée du point de vue du héros, en vue subjective, comme dans les combats de Sweet Home. « Quand Sony a annoncé les caractéristiques techniques et le nombre d'éléments en 3D que l'on pourrait afficher à l'écran, on était sceptiques, se souvient-il. J'ai repensé le jeu en partant du principe que la console serait 50% moins puissante qu'annoncé. J'ai donc opté pour un jeu de tir en vue subjective, car cela permettait de faire l'économie d'un personnage à l'écran. Il n'y avait plus qu'à afficher les décors et les ennemis en 3D. » Mais une fois un premier prototype réalisé, Mikami n'est pas satisfait.
« C'est alors que j'ai joué à Alone in the Dark, qui se composait de décors fixes. C'était très intéressant, car il y avait une expressivité plus importante. L'étape suivante a consisté à adapter Resident Evil à ce modèle. » Le jeu d'horreur de Capcom se mue alors en réinterprétation zombiesque du jeu d'enquête lovecraftien de Frédéric Raynal. « Sans lui, reconnaît Mikami, Resident Evil serait probablement devenu un jeu de tir en vue subjective ».